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Cette peur m’empêchait de vivre. Si je mourais demain, quels seraient mes regrets ?

Si je ne m’étais pas écoutéE, je ne serais jamais devenue la femme que je suis aujourd’hui.

Je suis une personne têtue qui a la fâcheuse habitude d’écouter son intuition et prendre des risques. C’est pour cette raison que je préférais vous raconter trois petites situations dans ma vie où je me suis écoutée moi plutôt que la voie logique et qui sont devenues des moments décisifs dans ma vie.

 
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Départ de chez mes parents

Je viens d’une famille pour qui le travail est plus important que n’importe quoi d’autre. J’ai donc commencé à travailler très tôt en hôtellerie comme femme de chambre à 15 ans et ce pendant 8 ans. C’est ma mère qui m’avait trouvé ce job puisqu’elle y travaillait aussi, mais comme cuisinière.

Toutes les discussions de famille tournaient autour de cet hôtel. Ma réalité était de plus en plus difficile, car j’y étais très malheureuse et depuis longtemps.

Je n’osais pas partir, car j’avais peur de la réaction de mes parents. Mon seul moyen de quitter ce boulot sans devoir justifier ma décision était de quitter le nid familial.  Je n’avais pas beaucoup d’argent ni aucun meubles à moi à part ceux que contenait ma chambre. Afin de me ramasser rapidement des fonds pour réaliser mon projet, j’ai vendu ma voiture et je suis partie avec une amie en colocation février 1999. En avril 2000 j’ai quitté mon emploi.

L’année qui a suivi cette décision a été plus difficile, je travaillais à temps partiel dans une boutique de vêtements, mais j’étais “LIBRE”.

Libre de la pression de mes parents, libre d’un travail qui me rendait malade, mais surtout, libre de devenir exactement ce que j’avais envie de faire et d’être tout ce que je voulais. Je n’ai jamais regretté cette décision et mes parents ont fini par comprendre que j’avais envie d’autres choses dans MA vie.

Déception amoureuse, perte d’un ami et réalisation de mes rêves d’enfances

Durant la même période, j’ai vécu un échec amoureux difficile. Sans entrer dans les détails, la peur, la faible confiance en moi-même et mon manque d’outils en amour ont été à l’origine de cet échec. Cela ne m’a pas seulement brisé le cœur, mais ça m’a aussi rendu malade physiquement.

Je n’ai jamais eu besoin d’ennemies dans ma vie, la peur était suffisante en elle-même. Elle m’a empêché de vivre une belle histoire et réaliser ce rêve d’avoir quelqu’un près de moi, ne serait-ce qu’un moment.

J’ai également perdu un ami. Un homme qui, le premier soir de sa retraite, est décédé d’un anévrisme. Cet homme avait travaillé toute sa vie pour faire vivre sa famille qu’il ne voyait pas très souvent parce qu’il était dévoué à son travail. Les jours avant sa mort, il me racontait à quel point il avait hâte de se reposer, d’aller “couper du bois” à son chalet, prendre du temps pour sa famille, etc. Il n’a même pas eu la chance de vivre un seul de ces moments, car il est décédé tout juste avant. J’ai eu un choc.

Travailler fort, faire exactement ce que l’on attend de moi et avoir tout le temps peur m’empêchaient de vivre. Si je mourais demain, quels seraient mes regrets ?

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Il y avait trop de rêves non réalisés derrière cette réflexion. Alors, je suis prise en main, j’ai déménagé toute seule dans mon propre appartement et j’ai trouvé un travail qui me permettrait de réaliser 2 de mes trois plus grands rêves: chanter et voyager. Le troisième, trouver mon partenaire de vie n’est encore qu’un rêve, car les choix de vie que j’ai fait par la suite ne m’ont pas encore permis de le rencontrer. J’espère y arriver un jour. 

Quitter ma région, ma famille et mes amis

Au milieu de la trentaine, j’avais l’impression de tourner en rond. Même si l’on me répétait que j’avais tout ce qu’il fallait pour être heureux, j’avais une rage de vivre. Cette même rage qui m’a souvent donné le coup de pied dont j’avais besoin pour avancer. J’ai alors décidé de tout quitter. Quitte ma famille, mes amis et ma sécurité d’emploi pour aller voir ce qui se passe ailleurs. Ç’a été très difficile, surtout sur le plan social: à 35 ans, on ne se bâtit pas un réseau aussi facilement qu’à 20 ans. Mais je n’ai pas abandonné et j’ai travaillé très fort afin de me construire une vie à moi. Ça fait maintenant 8 ans que j’ai quitté ma région et je ne l’ai jamais regretté.

La vie nous envoie des défis et moi j’aime m’en créer. C’est bizarre non, c’est un peu comme-ci les évènements de la vie quotidienne ne me suffisaient pas.

Les gens pensent souvent aux grands évènements de la vie comme le mariage ou la venue des enfants avec une bonne idée de ce qu’ils veulent, le modèle de la robe, les prénoms de leurs futurs enfants, leur maison de rêve, etc. moi, je veux deux choses : que la chanson à mes funérailles soit “My way” de Franck Sinatra et que mon épitaphe funéraire ressemble à quelque chose du genre “Ouf! C’est enfin terminé. Merci de ne pas me réveiller”.   

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